Des travaux de confortement des berges du ruisseau de l'Annou se déroulent dans la traversée du village de Saint-Paul des Fonts.
A la suite de la crue de 2014, des réactions en chaîne se sont produites sur le ruisseau de l'Annou, et ont généré un phénomène d'érosion régressive à l'origine d'affouillements de pieds de murs de soutènement et de bâtiments bordant le ruisseau, dans la traversée du village de Saint-Paul des Fonts.
En 2020, une étude hydraulique et hydromorphologique a été menée à l'échelle du bassin versant par un autre bureau d'études. Les travaux de génie civil proposés, d'une envergure disproportionnée au regard des enjeux en présence, notamment vis-à-vis du milieu naturel et du critère financier, n'ont pas pû être réalisés.
La progression des affouillements ne s'étant pas arrêtée, le risque d'effondrement perdure. En 2023, le Département de l'Aveyron s'est emparé de la problématique, et a décidé de faire appel à nos compétences pour proposer et surveiller des travaux adaptés au contexte, respectant les enjeux environnementaux et techniques du site, ainsi que les contraintes de coût et de délai d'exécution. En effet sur ce cours d'eau classé en 1ère catégorie piscicole, il est interdit d'intervenir du 1er novembre au 15 avril.
Une solution de travaux de maçonnerie, centrée sur la traversée du village en raison de la présence de nombreux enjeux forts en berge publique : voiries, bâtiments, a été proposée par GE INGENIERIE. Cette solution, économiquement acceptable par la Commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul et le Département de l'Aveyron, fait l’objet de travaux sur la période septembre-octobre 2023.
Un mode opératoire spécifique a été proposé par nos Ingénieurs et validé par la DDT, pour permettre de limiter la durée d'exécution des travaux. Les travaux ont ainsi été sectorisés pour permettre à deux équipes de travailler en même temps, et les réaliser le plus rapidement possible.
Le risque de pollution du ruisseau le plus important se produit lors des phases de coulage du béton. Lors de ces phases, si le batardeau n'est pas totalement étanche, l'eau qui continue d'arriver dans la zone à assécher pour permettre les réparations, peut être souillée par de la laitance de ciment, et être entraînée en aval du ruisseau, au-delà de la zone des travaux. Pour éviter un départ de laitance vers le milieu naturel, un pompage a été mis en oeuvre et les eaux refoulées ont été dirigées vers des espaces hors influence du lit mineur : fossé d'eaux pluviales sur accotement de voirie, espace public enherbé,... servant de rétention et de décantation aux eaux souillées avant infiltration. En fin de travaux, le curage de ces espaces a permis d'éliminer toute laisse de béton. Le débit du ruisseau a été mesuré et comparé au module et aux débits moyens de septembre et d'octobre, afin de dimensionner les batardeaux en tenant compte d'un aléa climatique modéré.
Deux pêches électriques de sauvegarde ont été réalisées par l'association AYGA, pour capturer et déplacer les poissons et écrevisses susceptibles de se retrouver piégés dans les zones à assécher. L'espèce cible sur ce ruisseau est la truite fario. L'inventaire des espèces pêchées a montré la capture d'une quinzaine de truites juvéniles et de trois écrevisses californiennes.
Dans le cadre de ce chantier, aucun engin n'est entré dans le lit du ruisseau. Les travaux de réparation et de remise en état ont été réalisés "manuellement", avec soin, par une entreprise locale de maçonnerie, sous la direction de notre Ingénieure Eau.